Histoire d'une chute
Le 3 octobre 2015, il a plus de deux siècles, un évènement hors du commun eu lieu dans le village de Chassigny. Ce 3 octobre 1815, une météorite, un aérolite comme on disait à cette époque, tombe à proximité du village. C’est un fait extraordinaire inconnu dans les campagnes à l’époque et tout juste reconnu par la communauté scientifique et religieuse au niveau mondial. Alors qu’un fracas étonnant, ressemblant à une décharge de mousqueterie, retentit dans la contrée, un paysan afféré dans sa vigne vit sortir d’un nuage, un corps opaque et fumant qui chuta dans un champ à proximité de lui.
Un médecin de Langres, Gabriel Pistollet de Saint-Ferjeux, le père de Théodore bien connu par ces ouvrages et Président de la Société historique et archéologique de Langres, eu écho de ce fait et se rendit à Chassigny où il se fit présenter quelques-uns des fragments ramassés par les habitants du village. Il reconnut là un aérolite car il possédait déjà une pierre de ce genre qui lui avait été envoyée d’Allemagne.
Si nous connaissons aujourd’hui cette histoire haut-marnaise extraordinaire, c’est bien grâce à Gabriel de Saint Ferjeux. Ce dernier ne s’est pas contenté de venir constater l’évènement sur place. Il eut la présence d’esprit d’envoyer plusieurs fragments de la météorite à Mr Virey, alors rédacteur au Journal de pharmacie à Paris, accompagné du récit de la chute et de ses constatations. Un article fut publié dans les annales de chimie et de Physique en 1816.
C'est donc grâce à ces deux hommes que notre pierre est reconnue et présente dans de nombreux musées du monde entier. Depuis deux siècles et encore aujourd’hui, les morceaux de « Chassigny » font l’objet de multiples analyses par des scientifiques éminents.
Car notre météorite se nomme « Chassigny » et non « Chassignite » comme on l’entend le plus souvent. Les météorites prennent le nom du lieu où elles sont tombées. « Chassignite » s’emploie pour nommer la catégorie des météorites de provenance et compositions équivalentes.
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